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Recensement de la population 1999

Redéploiement de la population dans la plupart des régions

Dans la plupart des régions de France métropolitaine, la population se répartit aujourd’hui de façon plus homogène sur le territoire. Ce redéploiement est surtout dû au desserrement urbain qui date généralement du milieu des années soixante-dix. Ses effets s’étendent progressivement à l’espace rural. Le dynamisme relatif de la capitale régionale joue aussi un rôle.

Ainsi, dans les six régions les plus urbaines, Île de France, Provence Alpes Cote d’Azur, Alsace, Nord Pas de Calais, Haute Normandie, Rhône Alpes, le poids démographique de la capitale diminue. Des pôles secondaires se développent et le redéploiement de la population en est alors renforcé. On constate une forte réduction des inégalités de densité.

Dans neuf régions, Lorraine, Franche Comté, Bourgogne, Aquitaine, Picardie, Centre, Languedoc Roussllon, Basse Normandie, Corse, le dynamisme de la capitale régionale freine le redéploiement de la population. En Basse-Normandie, la zone d’emploi de Caen-Bayeux concentre 35 % de la population de la région, alors qu’elle représente moins de 20 % de sa superficie.

Dans les trois régions de l’ouest (Bretagne, Pays de Loire, Charente-Poitou) et en Champagne Ardennes, on note une reprise de la concentration due à une péri urbanisation limitée. Les écarts de densité se creuse entre la ville et sa périphérie (Reims, Troyes, Nantes), entre le pôle urbain et sa couronne (Rennes, Poitiers, La Rochelle) .

Dans trois régions, le Limousin, l’Auvergne et Midi-Pyrénées, la population se concentre de façon régulière depuis les années cinquante.

Regain démographique par apport migratoire en milieu rural

En 1999, l’espace à dominante rurale retrouve le même nombre d’habitants qu’en 1962, soit 13,6 millions de personnes (23 % de la population métropolitaine). Il gagne 247 000 habitants en neuf ans. Le regain démographique qui résulte d’un apport migratoire supérieur au déficit naturel se généralise, atteignant une majorité de communes. Le solde migratoire devient positif même dans le rural isolé. L’augmentation des effectifs ruraux est forte à proximité des aires urbaines en croissance, en particulier sur les bordures occidentale et méridionale de l’Hexagone, dans le grand Ouest du Bassin parisien et dans les régions Alsace, Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes. Lorsque l’armature urbaine est lâche, l’évolution de population est par contre le plus souvent négative. Dans quelques cas, cette évolution est positive autour d’une aire urbaine qui perd des habitants.

Entre 1990 et 1999, la croissance démographique de l’espace à dominante rurale résulte de deux mouvements opposés : d’un côté, une perte de 163 000 habitants par déficit naturel (excédent des décès sur les naissances) ; de l’autre, un gain de 410 000 habitants par apport migratoire (excèdent des arrivées sur les départs). Cette double dynamique date du milieu des années soixante-dix : le recensement de 1975 avait alors marqué un retournement de tendance, entre une phase de décroissance (séculaire) et une phase (nouvelle) de croissance de la population de cet espace.

Entre l975 et l982 : le solde migratoire devient positif et compense un bilan naturel négatif. L’excédent des arrivées sur les départs se généralise dans un nombre de plus en plus important de communes. Entre l975 et 1982, le solde migratoire est positif dans la moitié des communes (11.900) de l’espace à dominante rurale ; le nombre de ces communes est même majoritaire dans 44 départements localisés sur le pourtour du pays et à proximité de l’Ile-de-France.

Évolutions contrastées du rural

Durant les années quatre-vingt, ce phénomène touche 12700 communes et 57 départements, les nouveaux départements étant situés à proximité des précédents. Entre l990 et 1999, 13.950 communes ont un solde migratoire positif, elles sont majoritaires dans 72 départements. Les départements dans lesquels le bilan migratoire est déficitaire pour une majorité de communes se situent désormais dans le centre de la France (le Cantal et l’Allier), dans le Nord-Nord-Est et dans l’Ouest, des Deux-Sèvres à la Manche.


Évolutions contrastées à l’échelon local

Le rural fait le plein à l’ombre des villes dynamique … et il se vide lorsque le semis urbain est clairsemé. Cependant, dans quelques cas, le rural croît autour d’une ville qui décroît : en Normandie, Coutances, L’Aigle, Dieppe.