CAPITALE
REGIONALE
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Dans
l'Orne, Argentan se situe à 48° 44' 43" de latitude Nord et
0° 01' 09" de longitude ouest Ouest, au carrefour des routes et voies
ferrées Paris-Granville et Caen-Tours.. Le Méridien de Greenwich
(0°) passe à l'entrée ouest de la ville où une borne
marque la présence.
La ville est bâtie dans une cuvette le long de l'Orne, aux confins du Pays d'Auge, pays de bocage, à l'est, de la Basse plaine de Caen, au nord, et de la plaine de la Beauce au sud.
Un secteur plat s'étend aux abords immédiats de la ville qui, à mesure que l'on s'en éloigne, laisse place à un vaste réseau de monts et de collines relativement hauts (230 m) couverts de pâturages ou de zones boisées.
Grâce à ce mélange de reliefs, le pays d'Argentan a pu développer une double activité agricole, céréalière et d'élevage, notamment l'élevage de chevaux, dans de vastes paturages en pentes douces, souvent clos par de petites haies.
Argentan fut de tous temps une cité active et un noeud routier important, au centre d'une riche région d'élevage, qui entretenait un courant commercial suivi avec le pays d'Auge et celui de Caen.
Du côté des infrastructures, deux autoroutes, l'A28 (Rouen-Alençon) et l'A88 (Caen-Sées avec le futur tronçon Argentan - Falaise) viennent désenclaver le territoire.
Histoire de la Ville
La ville est restée à peu près au même endroit où les Gaulois s'installèrent et fondèrent la cité. Argentan s'appelait Vagoritum dans l'Antiquité, et servait de capitale à la tribu gauloise des Arvii. Devenue cité gallo-romaine, la ville connaît un essor progressif jusqu'au début du Moyen Âge.
Argentan figure pour la première fois dans l’histoire, ou plutôt dans la légende, vers le milieu du V° siècle. Saint Lain ou Latuin, première évêque de Sées vint y alors prêcher l’évangile vers 430 et garde la mémoire du passage de St Martin et de St Germain d'Auxerre.
Avec l'arrivée des Vikings sur les côtes franques, la « Neustrie » devient Normandie par le traité de St Clair sur Epte (912). Selon certains écrits, la ville d'Argentan aurait été octroyée par Rollon, premier duc, à un seigneur danois nommé Onfroy. Le plus ancien document authentique qui fasse mention des églises d'Argentan remonte à l'année 1024. C'est une charte du duc de Normandie, Richard II le Bon, qui octroie à l'abbaye de St Wandrille, le patronage et la dîme de la paroisse d'Argentan, avec ses deux villages de Mauvaisville et de Coulandon.
La ville devient vite prospère, mais subit de plein fouet les guerres anglo-françaises durant tout le Moyen Âge en étant plusieurs fois occupée et détruite.
Henri 1er, roi de France, voulant profiter de la jeunesse de Guillaume le Conquérant assiégea Argentan en 1035, pour s'emparer du duché. La ville fut prise et incendiée, et ses fortifications détruites. En 1066, elle fournit tout de même un contingent à l'armée normande qui alla conquérir l'Angleterre. Après la mort de Guillaume, la ville fut prise en 1094 par Robert, duc de Normandie, qui la donna au comte d'Alençon.
Argentan résidence royale anglaise
En 1106, Argentan tomba au pouvoir du roi d'Angleterre, Henri 1er "Beauclerc", qui fit venir un grand nombre d'ouvriers de son pays pour relever les murailles de la ville et en faire une place forte considérable.
A
sa mort en 1135, sa fille, la reine Mathilde, épouse
de Geoffroy Plantagenêt, qui, de fait était comtesse d'Argentan,
Duchesse de Normandie et Reine d'Angleterre vint s'installer dans la ville.
Elle accorda à ses habitants le privilège de prendre pour
armoiries, ses propres armes qui lui venait de son premier mari, l'empereur
germanique Henri V. A la mort de Geoffroy, elle abandonna la Normandie à
son fils Henri II Plantagenêt qui en fit sa résidence.
C'est d'Argentan qu'en 1170 partit le "commando" des quatre chevaliers chargés d'assassiner Thomas de Cantorbéry.
Après la mort d'Henri II (1189), sa veuve, Eléonore d'Aquitaine fixe sa résidence au château d'Argentan et y reçoit ses deux fils, Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre. Après sa prise de pouvoir, Jean sans Terre y tint cour plénière aux fêtes de Nöel. Mais les habitants d'Argentan, indignés contre l'usurpateur, se donnèrent en 1204 à Philippe-Auguste, roi de France. Les anglais la reprirent en 1336 et la ville resta sous leur domination jusqu'en 1360, où elle fut vendue au Pierre, prince de Valois, comte d'Alençon, arrière petit-fils de St Louis.
En 1417, les anglais, emmenés par Henri V repassèrent en France et assiégèrent Argentan, qui capitula, le 12 octobre, et redevint résidence royale anglaise jusqu'en 1449 où ils furent vaincus par Dunois pour le compte du roi de France Charles VII.
Une période plus calme succède enfin à ces sombres temps de guerre, ponctués de plusieurs épidémies de peste et de choléra. La ville se reconstruit.
Argentan place religieuse importante
Gros centre urbain à la fin du Moyen Âge, la ville va considérablement se développer grâce à Marguerite de Lorraine-Vaudémont (1463-1521), épouse du Duc René d'Alençon qui pour fuir la brutalité de son mari, se réfugia à Argentan. Elle y renforça les institutions religieuses : création de l'abbaye des bénédictines, et dynamisa la construction des églises, notamment Saint Germain (où le cœur de Marguerite de Lorraine est encore conservé) et Saint Martin, où l'on trouve dit-on les plus beaux vitraux de Basse-Normandie.
La
seconde moitié du XVIe siècle fut moins calme que la première,
pendant les guerres
de religion.(1562-1598)
En 1562, Coligny s'empara d'Argentan, qui fut de nouveau assiégée par de Montgomery en 1568. Lors des massacres de la St Barthélemy, en 1572, François de France, duc d'Alençon, prévint et arrêta la tuerie dans son duché. Malgré les visites de Charles IX et de Catherine de Médicis, Jacques de Rouxel de Médavi, gouverneur de la ville et du château d'Argentan refusa de faire exécuter les ordres de la cour.
En 1589, la ville ouvrit ses portes à Henri IV dont Marguerite de Lorraine-Vaudémont était l'arrière grand-mère. (huitième guerre de religion)
Argentan centre d'activités économiques
Au XVIIe siècle, la ville est marquée par une forte présence religieuse suite à la visite d'Henri IV et à l'installation des Plantagenêts au château d'Argentan. La ville commence à perdre sa physionomie de place forte pour devenir peu à peu la ville marché qu'elle sera plus tard. C'est à cette époque que fut achevée la construction de l'église de St Martin aux vitraux magnifiques, de la grosse tour de l'église St Germain. et d'un nombre impressionnant d'hôtels particuliers.
La dentelle s'implanta à Argentan en 1634.
En 1660, l'industrie du cuir y était florissante et renommée. Il y a eu jusqu'à 29 maîtres tanneurs et 100 boutiques. La qualité des eaux de l'Orne a favorisé l'implantation de ces tanneries et même d'une fabrique de parchemins.
1665 : Voulant développer l'industrie en France, Colbert pousse Alençon et Argentan en concurrence sur l'industrie de la dentelle. Le point d'Argentan est né. Les ateliers ont fait travailler jusqu'à 1200 ouvrières spécialisées. Création de fabriques de vitraux et de toile, de broderie et de couture de gants. Au 18e siècle, Argentan possédait quatre Manufactures Royales de dentelles et une demi-douzaine de manufactures ordinaires.
Hormis une épidémie de peste en 1638, deux tremblements de terre en 1640 et 1664, et deux hivers rigoureux en 1659 et 1683., la ville n'a pas connu de grands bouleversements jusqu'à la Révolution française. Argentan était devenue une ville aristocratique et administrative : une cinquantaine de familles nobles et une centaine d'officiers du roi (bailliage, élection, grenier à sel, maîtrise des eaux et forêts) y résidaient en permanence. Les plus riches possédaient des hôtels particuliers qui existent encore pour la plupart dans le quartier St Martin, épargné miraculeusement en 1944.
La Révolution trouva la ville dans le plus complet dénuement et Argentan se souleva avec violence.
L'activité commerciale reprit au second Empire, grâce à la construction du chemin de fer de Paris à Granville, et fait d'Argentan le principal noeud ferroviaire du département, transformant une partie de la ville en véritable village de cheminots. Elle se développa avec le renouveau de l'industrialisation, avec ses ateliers d'entretien SNCF, ses abattoirs, son industrie agro-alimentaire, son marché aux bestiaux, mais surtout avec l'approvisionement de la Région Parisienne.
Au début du XXe siècle, Argentan est une importante sous-préfecture avec des tribunaux, un tramway, un musée, un lycée et une caserne (le 104e RI se distingue à Verdun en 1916).
La ville fut occupée par les troupes allemandes en 1815, 1870, 1940 et sinistrée à 87% par les bombardements de 1944. La reconstruction fut la priorité de l'après-guerre.
Depuis la dernière Guerre Mondiale, la main d'œuvre moyennement qualifiée et à bas coût a permis l'arrivée d'investisseurs et l'installation de grosses usines (Moulinex, Solex, MIC, Motta,…).
Une zone industrielle a été créée ainsi qu'une rocade. Dans les années 1990, les fermetures d'entreprises se succèdent, ainsi que les plans sociaux.
Un centre de détention moderne a été implanté à Argentan à la fin des années 1980.
Évolution démographique
Population |
Logements |
Retraités | Inactifs |
|
1865 |
5401 |
|||
1900 |
6039 |
|||
1962 |
12 757 |
|||
1968 |
14 558 |
4549 |
||
1975 |
16 774 |
5720 |
||
1982 |
17 327 |
6592 |
||
1990 |
16 413 |
6945 |
2504 |
3124 |
1999 |
16 596 |
7392 |
2940 |
3624 |
(Tableau à compléter)
Sources :